Chapitre 3. Rennes ville hospitalière

Tout le programme

A Rennes, comme dans tant d’autres villes, nous connaissons une véritable crise de l'accueil des personnes migrantes. Les dispositifs d’hébergement d’urgence sont saturés et l’État ne remplit même plus ses obligations en matière de mise à l’abri des demandeurs d’asile. Actuellement, la Ville met à l’abri 700 personnes sur son budget propre et 300 autres (familles, enfants, femmes enceintes, personnes âgées ou malades) vivent dans des squats, parfois dans des situations d’une extrême précarité. Cette situation est intolérable ! Si la Ville de Rennes tente de trouver des solutions temporaires et si les associations d’aide aux migrants font un travail remarquable, cela ne suffit pas face à un désengagement de l’État et une politique hostile aux étrangers.

Nous ne devons plus attendre que l’État agisse à notre place, ni déléguer la prise en charge des personnes migrantes aux associations mais travailler un projet partenarial à l’échelle de la métropole et inventer de nouvelles solidarités locales. Rennes et sa métropole doivent affirmer des valeurs de solidarité, d’humanité et de rejet du racisme en devenant un territoire refuge pour les personnes migrantes.

Quant aux résident.e.s étranger.e.s, elles et ils vivent ici, payent leurs taxes et leurs impôts ici, utilisent les services éducatifs, de santé ou de transports ici et pourtant elles et ils ne disposent pas des mêmes droits ni des mêmes devoirs que les citoyens français... Nous souhaitons travailler à une citoyenneté locale et mettre en œuvre de nouveaux droits pour mettre fin à cette situation injuste.

Nos engagements :

FOCUS - Objectif zéro exilé.e à la rue !

Personne ne devrait vivre à la rue. Il est indigne d’offrir de telles conditions d’accueil à des personnes ayant été contraintes par des situations catastrophiques à fuir leur pays.

- Nous voulons une mise à l’abri inconditionnelle des personnes migrantes à la rue, quel que soit leur statut (réfugié.e.s politiques ou climatiques, demandeur.se.s d'asile, etc.), à l’échelle de la métropole. Nous voulons une métropolisation de l’hébergement solidaire avec mise à disposition de logements dans les communes et construction d’habitats légers et modulables pour l’hébergement d’urgence.

- Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour identifier et réquisitionner les locaux vacants afin d’y loger des personnes exilé.e.s à la rue.

 

Pour améliorer l’accueil des étranger.e.s

La France est le pays des droits de l’Homme. Pourtant, dans les faits, les résidents étrangers et primo-arrivants sont souvent confrontés à une négation de leurs droits. Cela doit changer !

- Afin de garantir les droits humains des étranger.e.s sans papiers, nous nous engagerons à tout faire pour que le Centre de Rétention Administrative de Saint-Jacques-de-la-Lande ferme ses portes. Nous inciterons les parlementaires à user de leur droit de visite pour dénoncer les conditions de détention, notamment des mineurs.

- Nous voulons une démarche partagée avec les associations et les communes volontaires de la métropole autour de l’accueil digne des personnes migrantes en adhérant à la Charte des villes hospitalières. Nous voulons faire réseau avec les autres villes afin de peser dans le débat national sur l’accueil des exilé.e.s.

- Nos élu.e.s auront à coeur de se mobiliser contre les conditions d'accueil indignes en Préfecture et contre les expulsions brutales de familles migrantes dans la métropole.

- Nous soutenons le réseau RESF et celui des écoles rennaises engagées contre les expulsions brutales d’élèves et de leurs familles (Zones d’Enfance Protégées).

- Nous mettrons en œuvre d’une politique de sensibilisation et de formation des agents communaux à l’accueil des étranger.e.s.

 

Pour mieux inclure les personnes d’origine étrangère dans la vie de la cité

Les personnes d’origine étrangère ne sont ni des habitant.e.s ni des citoyen.ne.s au rabais. Ils doivent pouvoir bénéficier des services publics et pouvoir donner leur avis sur les décisions politiques comme n’importe quel.le Rennais.e. Il faut également embrasser leur différence culturelle comme une richesse et leur permettre de la partager.

- Nous soutiendrons la revendication de droit de vote des étrangers aux élections locales (municipales, départementales, régionales). En attendant que le droit de vote leur soit accordé, nous organiserons des référendums locaux permettant aux étrangers de participer à la vie démocratique communale.

- Nous soutiendrons les initiatives culturelles locales des minorités visant à la reconnaissance de leurs pratiques, de leur histoire et de leur langue.

- Nous voulons intégrer au maximum les personnes migrantes à la vie culturelle et citoyenne de la cité. Nous voulons étendre la gratuité des transports, des cantines et des centres de loisirs pour les familles les plus modestes. Les familles migrantes sans ressources et leurs enfants bénéficieront de cette gratuité sociale.

 

Pour donner plus de moyens à ceux et celles qui travaillent aux côtés des exilé.e.s

La reconnaissance du travail fourni par ceux qui travaillent aux côtés des exilé.e.s passe notamment par l’attribution de moyens supplémentaires pour améliorer leurs conditions de travail et leur permettre ainsi de fournir un meilleur accompagnement aux bénéficiaires.

- Nous voulons un lieu d’accueil mutualisé à Rennes pour les associations, les professionnel.le.s et les citoyen.ne.s qui luttent pour le respect des droits et pour la dignité des résident.e.s étranger.e.s et des primo-arrivant.e.s pour favoriser le travail partenarial et l'accueil informel des personnes exilées.

- Nous voulons renforcer le service de Rennes Métropole dédié à l’accompagnement social des personnes exilées.

- Nous étudierons et expérimenterons un service public des étrangers afin de trouver des solutions pour le logement, le travail, l’accueil, l’alimentation, l’apprentissage de la langue, l’insertion. Ce service pourrait être mis en œuvre à l’échelle du pays de Rennes ou plus largement de la Bretagne après un test à Rennes. Nous souhaitons associer les associations de solidarité internationale et les personnes migrantes à l’élaboration de ce service public.