Chapitre 2. Pour un autre modèle d’urbanisme

Tout le programme

Pour absorber l’afflux de nouvelles populations, la densité est nécessaire mais elle doit permettre d’améliorer la qualité de vie et non la dégrader. Pour cela, il faut des contreparties à la densification, comme la végétalisation et l’amélioration de la qualité du bâti. La densification de la ville ne peut pas se résumer à la construction de nouveaux logements dans l'urgence et parfois de piètre qualité. Au-delà de cette politique dite de l'offre, il existe aussi des politiques de régulations des prix que nous souhaitons mettre en œuvre (plafonnement des loyers, politique d'achat de terres). Notre défi : construire une ville dense qui reste la ville à taille humaine à laquelle nous sommes fortement attachés.

Nous voulons un urbanisme intégré à son environnement, qui favorise des architectures variées sans avoir recours aux immeubles de grande hauteur auxquels nous sommes opposés.

L’architecture monolithique et standardisée que connaît Rennes depuis les années 2000-2010 doit cesser. Nous rêvons qu’enfin s’invente une vraie architecture « à la rennaise » qui permette à notre ville d’être belle et pionnière dans l'élaboration d'un urbanisme résilient et qui anticipe les enjeux climatiques.

Enfin, l’urbanisme que nous voulons doit favoriser les solidarités et la convivialité. Nous voulons recréer dans les quartiers des vies de village, des lieux de rencontres et d'activités de loisirs et des vitrines pour le commerce de proximité.

 

Nos engagements :

FOCUS - Construire moins vite, moins haut !

Pour conserver une ville agréable à vivre, il faut veiller à ne pas saturer l’espace urbain de nouvelles constructions et de garder un horizon ouvert en refusant les immeubles de grande hauteur, inutiles et énergivores.

- Nous ralentirons le rythme de construction pour revenir à un objectif de 1800 logements par an tel que défini par le Programme Local de l’Habitat.

- Nous n'accepterons pas les projets de tours et d'immeubles de grande hauteur.

- En partenariat avec les habitant.e.s, nous réviserons les zonages du Plan Local d'Urbanisme, en particulier sur les grands boulevards urbains, pour garantir que les nouveaux projets immobilier s'insère au tissu urbain existant. Les hauteurs de construction autorisées devront être cohérentes avec l'urbanisme existant.

- Nous travaillerons la mixité des fonctions et des usages urbaines et architecturales, les volumes, les hauteurs et les équilibres entre espaces construits et espaces libres…

 

Pour des constructions respectueuses de l'environnement

Nous ne pouvons plus continuer à construire comme avant. La prise en compte des enjeux environnementaux nous oblige à apporter une attention particulière aux matériaux de construction et aux consommations d’énergie.

- Nous mettrons en œuvre le “coefficient de végétalisation” qui impose une part de végétalisation de préférence en pleine terre, mais aussi en toiture ou façade pour toute nouvelle construction. Ce coefficient de végétalisation sera fixé par le Plan Local d’Urbanisme intercommunal.

- Avec le nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU), nous obligerons la construction de bâtiments passifs* ou à énergie positive*.

- Nous favoriserons la réhabilitation de grandes propriétés construites dans les années 60 en leur offrant des droits à construire* afin de financer les travaux de rénovation énergétique.

- Nous développerons un plan bocage et forêt métropolitain pour soutenir et structurer la filière bois. Le développement de la filière bois est une piste prioritaire à exploiter pour mettre en oeuvre la transition énergétique. Nous utiliserons pour cela les Paiements pour Service Environnementaux qui permettent de rémunérer les agriculteurs pour les services rendus à la nature.

- Nous voulons un plan métropolitain pour favoriser les filières des éco-matériaux (bois, chanvre, paille, terre...) pour des immeubles performants d'un point de vue énergétique, écologique et agréables à vivre.

- Nous intégrerons au Plan Local d’Urbanisme (PLU) des obligations d’utilisation d’un certain niveau de matériaux biosourcés pour toutes nouvelles constructions en s’appuyant pour cela sur le “Label Biosourcé”.

- Nous voulons intégrer la question de la future déconstruction éventuelle, dès la conception des nouveaux bâtiments, afin de prendre en compte le réemploi* des matériaux.

- Nous voulons une conception bioclimatique* des immeubles individuels et collectifs, tenant compte des incidences du terrain, du vent et du soleil, pour améliorer le confort et réduire les besoins d’énergie.

 

Pour une ville construite pour et avec les habitant.e.s

Pour permettre aux Rennais.es de vivre sereinement leur ville, nous devons leur donner la parole sur leurs envies et besoins en termes d’urbanisme.

- Dans le cadre de l’acte 2 de la démocratie locale, nous définirons une méthode de co-construction des projets urbains et des espaces publics avec les habitant.e.s.

- Nous recréerons des quartiers-villages avec des places propices à la rencontre, des commerces de proximité, des espaces de loisir.

- Nous créerons un appel à projets permanent pour multiplier les projets d'habitat participatif avec l'ambition d'atteindre la construction de 120 logements par an.

- Nous déploierons une politique d’acquisition foncière des terrains en diffus* pour contraindre les promoteurs à penser leurs projets avec la Ville et les habitant.e.s. L’Office Foncier Solidaire est pour cela un outil essentiel.      

 

Pour une ville qui développe la biodiversité

L’urbanisme que nous voulons, c’est un urbanisme qui laisse une place essentielle à la nature en ville. Partout dans Rennes, des dizaines d’hectares peuvent demain devenir de grandes coulées vertes, dans les quartiers en passant par le centre-ville.

- Nous mettrons en oeuvre un grand plan de plantation d’arbres (voir partie 3 chapitre 1).

- Nous nous attacherons à ce qu'il y ait un espace de nature à moins de 5 minutes à pied pour chaque habitant.e.

- Nous conserverons des espaces de friche naturelle afin de faire des interstices urbains des réservoirs de biodiversité.

- Nous désartificialiserons les sols, pour faciliter l'infiltration des eaux et la vie de la terre : empierrer, végétaliser les trottoirs, planter des arbres dans les cours d'écoles...

- Nous créerons des coulées vertes sur tous les boulevards urbains en y prenant une partie de l'espace dévolu aujourd'hui à la circulation automobile. Ce sont ainsi 9 hectares de nature qui prendront place du boulevard Albert 1er au boulevard Léon Grimault et sur le boulevard Henri Fréville au sud, de l’avenue Charles Tillon à l’avenue de Rochester au nord, depuis la place de Bretagne jusqu’à l’avenue Aristide Briand, et le long du Boulevard de Chézy en centre-ville.

- Nous créerons du lien entre Rennes et sa ceinture verte, en construisant ou en élargissant des passages au-dessus de la rocade vers la Lande du Breil, la Prévalaye, la Bintinais et les Hautes Gayeulles.

- Nous développerons une agriculture urbaine de proximité, bonne pour l'environnement, l'emploi local et la santé des habitant.e.s. (voir partie 3 chapitre 2).

- Nous prendrons en compte la biodiversité dans la construction des bâtiments en favorisant l’inclusion de gîtes et de nichoirs dans le bâti.

 

Pour une ville réconciliée avec l’Ille et la Vilaine

Les rivières qui traversent Rennes font partie du charme singulier de notre ville et participent de sa qualité de vie. Nous devons leur accorder plus d’espace. Rien de tel que des quais aménagés pour s’aérer l’esprit avec une promenade ou un footing !

- Nous supprimerons le parking Vilaine et aménagerons les berges en laissant une large place à la biodiversité avec par exemple des jardins flottants.

- Nous piétonniserons le quai Nord depuis la place de Bretagne jusqu’à l’Avenue Aristide Briand pour permettre la flânerie au bord de l’eau. Ce réaménagement sera aussi l’occasion de déployer le réseau vélo sécurisé.

- Nous rendrons aux Rennais.es les bords de Vilaine et du canal d'Ille-et-Rance, notamment en piétonnisant le boulevard de Chézy. Nous mettrons en valeur les berges le long de l’axe Bahon-Rault.

 

Pour une ville qui respecte son patrimoine architectural

Parce que nous voulons conserver à Rennes son caractère singulier et authentique, nous devons veiller à une évolution architecturale cohérente avec le patrimoine existant et préservant les ressources.

- Nous voulons une architecture rennaise : nous voulons une charte architecturale co-construite avec les promoteurs et les architectes pour des formes architecturales qui tiennent compte de l'existant et qui respectent l’identité patrimoniale de Rennes.

- Nous privilégierons la rénovation afin de préserver le patrimoine bâti mais aussi de favoriser l'emploi. Pour le même budget, les chantiers de réhabilitation génèrent six fois plus d'emplois que la construction d'immeubles neufs.

 

*passifs : besoin énergétique réduit au minimum
*énergie positive : produisant plus d’énergie qu’il n’en consomme
*droits à construire : potentiel constructible d’un terrain au vu des règles d’urbanisme applicables (hauteur, volume, emprise au sol, etc.)
*réemploi : récupération des objets avant qu’ils ne soient jetés afin de leur donner une seconde vie
*conception bioclimatique : architecture du projet adaptée en fonction des caractéristiques et particularités du lieu d’implantation
*terrains en diffus : isolé ou hors lotissement
*empierrer : couvrir de pierres