Chapitre 3. Au cœur de la lutte pour le climat : la transition énergétique

Tout le programme

Rennes doit prendre toute sa part pour relever le défi climatique, défi qui est autant énergétique, économique que social ! Notre objectif est clair : faire de la métropole rennaise un territoire zéro carbone et 100 % énergies renouvelables d'ici 2050. Abandon des énergies fossiles et sobriété sont les deux faces d'une même carte, celle de l'autonomie énergétique qui constitue notre horizon.

Le réchauffement climatique n'est plus une menace mais bien une réalité. Les températures augmentent d'années en années. Et d'années en années, les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines progressent. Les citoyen.ne.s du monde entier en ont pris conscience.

À Rennes, 90 % de l'énergie consommée est directement d'origine fossile ou nucléaire. Si nous ne faisons rien, les émissions de gaz à effets de serre dues pour la plupart à la combustion d'énergies fossiles continueront de progresser, les oxydes d'azote et les particules fines dus essentiellement au trafic routier aggraveront la pollution de l'air. Si ne faisons rien, le nombre de jours chauds (>25°C) ou très chauds (>35°C) doublera d'ici la fin du siècle atteignant 90 jours par an et modifiera drastiquement nos conditions de vie et celles de tous les être vivants. Pour faire face au réchauffement climatique, il est de notre devoir d'accomplir notre transition écologique, et de réaliser en premier lieu une réelle transition énergétique.

Nos engagements :

Pour une ville sobre en énergie

Pour atteindre notre objectif de zéro émission de gaz à effet de serre et 100 % d’énergie renouvelable en 2050, il est impératif de concevoir la ville et l'aménagement du territoire en pensant systématiquement sobriété. C'est aussi l'ensemble des politiques publiques qu'il est nécessaire de penser au regard de la transition écologique.

- Nous mettrons en place un budget carbone*. 

- Tous les bâtiments neufs construits à Rennes devront respecter les normes passives* ou à énergie positive*.

- Nous appliquerons des contrôles renforcés sur la réglementation thermique pour tous les permis de construire, avec l'aide des services de l'État.

- Nous intégrerons au Plan Local d’Urbanisme des obligations d’utilisation d’un certain niveau de matériaux biosourcés pour toutes nouvelles constructions en s’appuyant pour cela sur le “Label Biosourcé”.

- Nous moderniserons les équipements d’éclairage public, testerons des systèmes d’éclairage innovants (système à LED, baisse d’intensité lumineuse...) et réutiliserons ou recyclerons tous les matériels déposés. Nous nous doterons d’indicateurs pertinents pour piloter la consommation d’énergie et évaluer l’ecacité réelle des changements eectués.

- Nous amplifierons la démarche d'extinction nocturne de l’éclairage public, éliminerons les installations lumineuses superflues sur la trame verte et bleue.

- Nous interdirons les panneaux publicitaires, qui consomment de l’énergie inutile, et appliquerons l’extinction nocturne de l’éclairage aux enseignes commerciales.

- Nous formerons les habitant.e.s à la sobriété énergétique en mettant en place une signalétique simple et claire dans les bâtiments notamment au niveau des sanitaires, des interrupteurs, des portes et fenêtres afin d’expliquer les bons gestes pour réduire les consommations d’eau et d’énergie. Des référent.e.s seront nommé.e.s et formé.e.s dans chaque bâtiment municipal afin de sensibiliser les usagères et usagers aux économies d’eau, d’énergie et au tri des déchets, de s’assurer du bon fonctionnement des équipements en fonction du taux d’occupation des locaux, ou encore de suivre les consommations d’eau et d’énergie de chaque bâtiment.

- Nous créerons un poste de chargé de l’analyse des projets sous l’angle de l’impact environnemental, incluant l’évaluation des investissements en coût global, les eets sur la relocalisation de l’économie, la mise en réseau des acteurs locaux…

 

Pour des bâtiments publics exemplaires

Les consommations énergétiques représentent plus de 5 % du budget de la Ville de Rennes. Cette proportion est fortement corrélée aux augmentations des prix de l’énergie. Si nous ne faisons rien, elle augmentera et le budget qui lui est consacré ne pourra être affecté aux autres missions de services publics de notre collectivité.

Les bâtiments publics sont un fort levier de transformation vers une ville autonome en énergie. En matière d'énergie solaire, nous disposons du potentiel pour couvrir la consommation de 40 000 habitant.e.s. À cela s'ajoutent 4 500 logements à construire chaque année qui sont autant d'opportunités d'augmenter notre autonomie énergétique. D'autant que la transition énergétique, en plus d'être bénéfique pour le climat, est aussi favorable à l'emploi : 1 million d'euros d’argent public investi dans la transition énergétique c'est 15 emplois créés.

- Dès 2020, toute nouvelle construction de bâtiment public à Rennes sera passive* ou à énergie positive*.

- Dès 2025, nous couvrirons de panneaux photovoltaïques toutes les toitures des bâtiments municipaux et des usines de production d’eau dès lors que c’est possible et pourrons ainsi déployer les énergies renouvelables en régie*.

- Nous intégrerons les éco-matériaux biosourcés pour toute réhabilitation ou construction de bâtiment public. Nous nous appuierons pour cela sur le label “Bâtiment Biosourcé”.

- Nous évaluerons le potentiel solaire thermique des bâtiments publics (gymnases, écoles, crèches…) et prévoirons les investissements pluriannuels pour ces installations.

- Nous mettrons en œuvre un grand plan de rénovation des bâtiments publics pour en faire des « Bâtiments Basse Consommation ». En commençant par les plus énergivores (20 % des bâtiments sont responsables de 80 % des consommations énergétiques), nous prévoyons de rénover en moyenne dix bâtiments par an. Nous porterons à 10 millions d’euros par an (soit 3 fois plus qu’aujourd’hui) le budget dédié à ce programme. Il permettra de réduire d’au moins 50 % les consommations.     

- Nous voulons établir une charte Campus Durable pour mettre la diminution de l'empreinte écologique des campus rennais au sein du projet d'établissement des universités et des écoles rennaises. Efficacité énergétique, mobilités actives*, collecte sélective des déchets, diminution des consommations d’eau et d’énergie, renaturation des campus et développement de la biodiversité, bâtiments écoconstruits seront au cœur du projet.      

 

Pour lutter contre la précarité énergétique

La lutte contre le changement climatique est aussi un fort enjeu social. Les plus pauvres sont les plus vulnérables face aux changements à venir. Ils sont aussi ceux pour lesquels la part de l’énergie (8 %) pèse le plus dans le budget quotidien. Ces dépenses sont liées à nos gestes quotidiens mais également à la performance énergétique des transports et des bâtiments. Lutter contre la précarité énergétique c'est assurer à toutes et tous de pouvoir s'éclairer, se chauffer correctement, avec à la clé une baisse de la facture pour les ménages. Si la lutte contre la précarité énergétique est un enjeu de justice sociale, elle représente aussi des milliers d’emplois locaux non délocalisables.

- Nous soutiendrons la réhabilitation de 6 000 logements chaque année sur Rennes Métropole.

- Nous créerons des partenariats avec des fournisseurs d’énergie pour offrir des tarifs réduits sur les abonnements d’électricité 100 % renouvelable pour les plus modestes pour les besoins premiers en énergie.

- Nous lutterons contre la précarité énergétique en travaillant étroitement avec les acteurs sociaux et de l’habitat social.         

- Nous soutiendrons les interventions de l'Agence locale de l'énergie et du climat auprès de tous les citoyens.

 

Pour développer les énergies renouvelables

Notre objectif est clair : faire de la métropole rennaise un territoire zéro carbone et 100 % énergies renouvelables d'ici 2050. Nous n’avons plus de temps à perdre, il faut actionner simultanément tous les leviers possibles pour y parvenir.

- Nous amplifierons fortement l'action de la société d’économie mixte Energ’IV afin de développer les investissements publics, privés et citoyens en faveur des énergies renouvelables.

- Nous développerons une offre de location de toiture auprès des particuliers et des co-propriétés pour y installer des centrales solaires. Avec ce principe, les particuliers et les co-propriétés touchent un loyer, la collectivité installe des panneaux solaires et se rémunère sur la vente d’électricité.

- Nous étendrons les réseaux de chaleur* et les alimenterons en énergies renouvelables : bois et méthanisation*.

- Nous rendrons obligatoires les études de potentiel de développement d’énergies renouvelables sur les nouvelles ZAC (zones d'aménagement concerté) et constructions, et imposerons l’utilisation du solaire thermique pour la production de l’eau chaude sanitaire dans les logements.

- Nous déploierons le potentiel éolien identifié à l’échelle de Rennes Métropole et expérimenterons l’éolien en milieu urbain.

- Nous implanterons un méthaniseur sur Rennes Métropole qui permettrait d'exploiter les biodéchets collectés auprès des habitant.e.s. Le biogaz produit pourra être utilisé par les camions qui circulent sur notre territoire ou pour alimenter nos réseaux de chaleur.

- Nous envisagerons une transformation de l’incinérateur de Villejean pour qu’il continue à produire de la chaleur tout en brûlant de   moins en moins de déchets.

- Nous soutiendrons le développement d’une filière bois (d’œuvre et énergie) locale notamment via la commande publique.

- Nous implanterons un datacenter* public doté d'un système de récupération d'énergie/chaleur.

- Nous envisagerons la production d’énergie à l’échelle des îlots urbains.

- Nous soutiendrons les producteurs d’énergie verte et citoyenne. Rennes deviendra sociétaire de la coopérative Enercoop Bretagne. Elle amplifiera ses commandes auprès de cette coopérative, seul fournisseur d’électricité 100 % renouvelable en France.

- Nous nous appuierons sur les entreprises du territoire pour faire de Rennes un pôle d’innovations et de compétences notamment sur les réseaux intelligents, le stockage de l’énergie et le bâtiment.

 

Pour affirmer l’énergie comme bien commun

Nous affirmons que l’énergie est un bien commun. La production d’énergie et sa distribution doivent pouvoir être maîtrisées par la puissance publique. Nous voulons déployer une stratégie pour construire un service public local de l’énergie. Ce service public pourrait mettre en œuvre un investissement public et citoyen dans les énergies renouvelables, une gestion publique des chaufferies collectives et des réseaux de chaleur…

- Nous augmenterons significativement la part financière de la ville et de la métropole dans la société d'économie mixte Energ'IV afin de favoriser le financement des projets d'énergies renouvelables participatifs.

- Nous animerons un Conseil local de la transition énergétique, permettant de fédérer les énergies (associations, particuliers, entreprises, …) autour des grands enjeux du territoire.

- Nous mettrons en œuvre un Budget participatif de l'énergie à l'échelle de la métropole.

- Nous permettrons au Roazhon Park de s'équiper d'une toiture photovoltaïque en associant les supporters du club de football. Réunis en coopérative, les supporters financeurs pourraient percevoir un abonnement en plus de la rémunération issue de la vente de l'électricité.

- Nous favoriserons l’émergence de projets locaux citoyens en matière de maîtrise de l’énergie et de production d’énergie renouvelable. Sur les écoles, par exemple, nous encouragerons les projets participatifs qui viseraient à permettre aux parents d’investir sur du solaire en toiture de l’école de leurs enfants.

- Nous rendrons publics et accessibles tous les indicateurs énergétiques de la municipalité.

 

*budget carbone : tableau de bord environnemental de l'ensemble des politiques publiques locales afin d’évaluer leur impact environnemental
*bâtiment à normes passives : dont le besoin énergétique est réduit au minimum
*bâtiment à énergie positive : produisant plus d’énergie qu’il n’en consomme
*gestion en régie : gestion des services publics directement par l’Etat ou une collectivité locale
en associant des financements citoyens
*mobilités actives : vélos, trottinettes, marche
*réseaux de chaleur : installation à plusieurs utilisateurs de la chaleur produite par une ou plusieurs chaufferies

*méthanisation : transformation de matières organiques en biogaz par fermentation
*datacenter : lieu regroupant des équipements utilisés pour stocker de grandes quantités de données